Nouvelle CCT de la vente : les changements
Après une année de difficiles négociations, la CCT du commerce de détail neuchâteloise a pu être renouvelée. Elle est entrée en vigueur le 1er janvier 2017. Ce n’était de loin pas gagné : la CCT neuchâteloise est une des rares de la vente en Suisse, une branche plutôt réticente au partenariat social. La situation économique du commerce de détail, le non-alimentaire surtout, n’est en outre pas florissante : elle subit de plein fouet la concurrence du commerce en ligne et du tourisme d’achat.
Fluctuation des horaires précisée
Certains acquis importants pour les employé-e-s sont maintenus. La semaine de 42 heures est conservée, ce qui avec la disposition sur l’obligation de fournir la planification des horaires deux semaines à l’avance, aide à lutter contre le travail sur appel. Ensuite, il est interdit de dépasser 40 heures supplémentaires et 20 heures négatives. Si, sur ce dernier point, la flexibilité a été augmentée de 4 heures par rapport à l’ancienne CCT, les employé-e-s ont par contre obtenu l’assurance que l’entier du salaire leur sera payé, selon le nombre d’heures fixées dans leur contrat. Et s’ils devaient descendre en-dessous de 20 heures négatives, ils ne devront pas compenser ces heures, ce sera au patron d’assumer la perte.
Congés hebdomadaires et samedis
Unia et les militant-e-s de la vente ont pu améliorer les congés dans les établissements de taille moyenne : deux jours pleins par semaine sont désormais garantis. Dans les plus petits magasins, ce sont un jour et deux demi-journées qui doivent être accordés. Le nombre de samedis de congé a par contre été réduit à 5 par an. C’était une demande patronale à laquelle les employé-e-s consultés ne se sont pas opposés pour diverses raisons d’ordre organisationnel ou financier. Quant aux pères, ils pourront bénéficier d’un jour de congé paternité de plus, à savoir deux jours.
Expérience revalorisée
L’expérience professionnelle est désormais revalorisée. Au bout de 10 années dans la branche, les salarié-e-s sans CFC rejoignent la catégorie salariale III qui compte aussi les employé-e-s au bénéfice d’un CFC et de 5 ans d’expérience. Une nouvelle catégorie a fait son apparition : celles des diplômés qui ont dix ans d’ancienneté. Pour cette dernière catégorie, le salaire sera augmenté chaque année de 50 francs par mois pour arriver à 4000 francs par mois X13 en 2020. C’est une jolie avancée qui compense pour les employé-e-s qui travaillent depuis longtemps dans la vente le refus des patrons d’accorder une augmentation générale.