Unia Neuchâtel exige des mesures d'urgence pour contrer la pénurie de personnel soignant

Le comité Santé d'Unia Neuchâtel a pris connaissance des récentes initiatives du Conseil d'État visant à remédier à la crise croissante de personnel dans le domaine des soins infirmiers, ainsi qu'à répondre aux défis posés par le vieillissement de la population. Tout en reconnaissant les efforts entrepris, le comité déplore le manque crucial de certaines composantes dans ces mesures.

Selon le comité, il est impératif d'établir des normes minimales contraignantes pour les conditions de travail dans l'ensemble de la Suisse, d'instaurer des directives sur la dotation minimale en personnel avec la participation des travailleurs et de garantir un financement équitable des soins pour assurer des conditions de travail optimales.

De plus, Unia Neuchâtel exprime son regret quant au report du soutien aux étudiants et aux écoles, ainsi que de la seconde phase de la mise en œuvre de l'amélioration des conditions de travail. Le comité souligne que ces mesures sont indissociables pour enrayer l'exode du personnel soignant et faire face à la pénurie actuelle.

Dans le cadre de la conférence du personnel de branche des soins et de l'accompagnement de toute la Suisse qui se tiendra demain à Berne, les résultats de l'étude menée par la Haute école spécialisée de la Suisse italienne (SUPSI) sur les critères de qualité des soins et les besoins nécessaires pour les dispenser seront présentés aux acteurs concernés. Ces résultats serviront de base à l'élaboration d'un manifeste pour les soins prévu pour 2024.

Le comité Santé d'Unia Neuchâtel insiste sur l'urgence d'adopter cinq mesures immédiates pour endiguer la crise actuelle :

  1. Augmentation significative des salaires ou réduction du temps de travail pour un même salaire.
  2. Hausse massive des allocations et crédits existants, avec l'introduction d'allocations pour les modifications de planning à court terme.
  3. Augmentation des congés annuels : au moins 5 semaines jusqu'à 49 ans, 6 semaines dès 50 ans, 7 semaines dès 60 ans.
  4. Enregistrement et rémunération du temps de travail effectif, incluant le temps pour se changer ou se déplacer entre deux lieux de mission dans les soins à domicile.
  5. Allocations pour l'accueil extra-familial des enfants afin de faciliter la garde des enfants des travailleurs du secteur.

En conclusion, bien que le comité Santé d'Unia Neuchâtel accueille favorablement les initiatives prises par le Conseil d'État, notamment en anticipant la mise en œuvre de l'initiative pour des soins infirmiers forts, il estime qu'elles ne répondent pas pleinement aux besoins urgents du secteur. Unia Neuchâtel exhorte donc les autorités compétentes à une reconnaissance immédiate du travail des soignants par l'amélioration des conditions de travail et le développement rapide du deuxième volet sans délai.

Responsable du dossier : Alexandre Porret, 079 313 19 57, alexandre.porret[at]unia.ch